Compte-rendu ornitho d’un séjour en Espagne (Aragon)… 

Publié le par Vincent Bawedin

… des mallos de Riglos (province de Huesca) à Albarracin (province de Teruel) en passant par les steppes de Belchite (province de Saragosse) - Juin 2021.

Vautour percnoptère

Le compte-rendu n’est pas exhaustif et fait part des observations qui m’ont paru les plus intéressantes. Il y a donc une part d’arbitraire assumée.

A signaler, dès le 1er jour, le constat de l’indication « E 62 10 » sur l’appareil photo Sony… signifiant une défaillance du stabilisateur  rendant quasiment impossible l’utilisation du zoom, donc la prise de bonnes photos d’oiseaux. Cela explique que les photos soient ici très faibles, tant en quantité qu’en qualité. Mais les images restent néanmoins gravées dans la mémoire !

Pour retrouver les secteurs indiqués, la carte Michelin « Nord-Est Espagne », recouvrant l’Aragon et la Catalogne (1/400 000) suffit largement. Attention, les routes mentionnées « A n° … » ne sont pas des autoroutes, comme en France, mais au contraire souvent des petites routes.

  1. Les Mallos de Riglos et Sierra de Loarre (Province de Huesca), 20 et 21 juin
  1. Riglos

Los Mallos de Riglos

Au-dessus du village de Riglos se dressent des formations géologiques taillées par l’érosion, formées de galets sédimentés par sables et graviers. Bien connues dans toute l’Europe des passionnés d’escalade… et d’ornithologie, elles présentent un paysage aussi grandiose que singulier. Encore Piémont pyrénéen, on y sent cependant déjà un air de méditerranée, comme l’attestent les oliviers et les espèces observées. Huit kilomètres plus à l’Est, la Sierra de Loarre, du nom d’un charmant village et du château-abbaye éponyme. Ce dernier est la forteresse romane la plus imposante d’Aragon et même d’Espagne. Construit par étapes entre les XIe et le XIIIe siècles (forteresse militaire, monastère puis remparts), il est exceptionnellement bien conservé et offre une vue magnifique sur le plateau puis la plaine en direction du Sud.

La première observation de vautour percnoptère (Neophron percnopterus), outre celui vu côté français avant le tunnel du Somport près du Fort du Portalet, a été faite au sud de l’Embalse de la Peña, à Murillo de Gallégo. Il se dirigeait vers les parois de Riglos, déjà perceptibles depuis la route (A 132).

Vautour percnoptère

L’arrivée le premier soir au pied des Mallos de Riglos, au soleil couchant, était prometteuse.

Le chant de l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) était perceptible depuis le cimetière de Riglos, en contrebas.

Au petit matin, j’ai été surpris par l’activité des oiseaux chanteurs, pensant que la fin du mois de juin était un peu tardive, mais il n’en était rien. Autour de nous s’affairait une famille de fauvettes mélanocéphales (Curruca melanocephala)

Et, comme la veille, j’ai été frappé par l’abondance de bruants proyers (Emberiza calandra), peu habitué à les contacter dans ce genre de milieux qu’ils semblent affectionner. Peu discrets, et en plein nourrissage de jeunes sur l’enceinte d’un grand bâtiment aux tons rosâtres, qui doit être un centre d’interprétation ou une maison de la nature, les moineaux soulcies (Petronia petronia) se laissaient observer facilement.

Moineau soulcie

Je l’attendais plus au Sud mais c’est ici, sans recherche particulière, que je l’ai « cochée » : repéré au cri, se posant dans un olivier, avant d’entonner son chant caractéristique, un mâle de fauvette orphée* (Curruca hortensis) s’est laissé admirer. Sur son poste de chant, le blanc de la gorge vibrait au gré des strophes paisibles. Un autre individu a été aperçu. Ces fauvettes se trouvaient au bout du petit chemin descendant, depuis le bâtiment précité et du côté opposé au Mallos, vers une plantation d’oliviers, traversant des zones buissonnantes sèches. C’est aussi là qu’ont été contactés le bruant zizi (Emberiza cirlus), l’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), l’alouette lulu (Lullula arborea), la Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) et toujours les fauvette mélanocéphales, ainsi qu’un magnifique couple de pie-grièche à tête rousse (Lanius senator).

Le secteur était survolé par plusieurs espèces de rapaces : le désormais immanquable, pour la semaine à venir, vautour fauve (Gyps fulvus) – au moins une trentaine dénombrée ce matin –, à nouveau le vautour percnoptère, le milan royal (Milvus milvus) et le faucon crécerelle (Falco tinnunculus), de même que, trahis par leurs cris, quelques guêpiers d’Europe (Merops apiaster) et grands corbeaux (Corvus corax).

Une visite dans le village de Riglos, jusqu’à l’église et aux pieds des parois rocheuses a permis l’observation de craves à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), d’un faucon pèlerin (Falco peregrinus) et des trois espèces d’Hirondelles : rustiques (Hirundo rustica), de fenêtre (Delichon urbicum) et de rochers (Ptyonoprogne rupestris). Au moins trois vautours percnoptères ont été vus, dont un posé dans une anfractuosité de la paroi… peut-être une aire au regard des fientes présentes ? La question de la cohabitation avec les nombreux escaladeurs se pose. Sur l’église, le moineau soulcie était présent.

  1. Sierra et château de Loarre

 

Vue depuis le château de Loarre. Hirondelles de rochers (photo suivante) nichant dans le château...

De la petite route menant au Château de Loarre depuis Ayerbe (A 1206) ont pu être renotés pie-grièche à tête rousse, moineau soulcie, guêpiers d’Europe, milan royal et vautour fauve, puis huppe fasciée (Upupa epops), cochevis huppés (Galerida cristata), abondants, et le chant de la caille des blés (Coturnix coturnix). A noter que la moisson de l’orge (?) était déjà bien entamée en cette dernière décade de juin.

Au château, posés sur les murailles, se laissaient observer les craves à bec rouge ainsi qu’un mâle de merle, ou Monticole bleu (Monticola solitarius). A l’intérieur, hirondelles de rochers et moineaux soulcies – décidemment communs – étaient afférés à nourrir leur progéniture. Le pouillot de bonelli (Phylloscopus bonelli) a été entendu à proximité du château.

  1. Parc Naturel Sierra y Cañones de Guara, et Piracès (Province de Huesca), 21-22 juin

a. Sierra de Guara

Au Nord-Est de la ville de Huesca, le PN de la Sierra et des gorges de Guara se trouve dans la zone des pré-Pyrénées espagnoles. Site d’importance communautaire pour la conservation des oiseaux, il recoupe partiellement le Parc Culturel du rio Vero. Région karstique par excellence, ses paysages offrent de nombreux gouffres et canyons, et des « embalses » (réservoirs d’eau) comme celle de Vadiello. Au Sud-Est de Huesca, en descendant aux alentours de la commune de Piracès, on trouve une plaine avec un réseau hydrographique assez riche (Rio Guatizalema, canal del Flumen, le Cinca – sous-affluent de l’Ebre –), dominée par des reliefs dont certains présentent certaines curiosités géologiques (banc de grès) … et même du Land art ! On passe donc assez vite de paysages « verts », dans les dépressions, à des milieux élevés très secs et caillouteux, qui constituent l’atmosphère dominante.

Parc Naturel de la Sierra & Canyons de Guara

Le Parc Naturel n’autorisant pas que l’on y passe la nuit, que ce soit en camping ou en Van (et à juste titre), nous sommes restés quelques centaines de mètres avant, au pied du village de Sainte Eulalia La Mayor, après Castilsabas.

Sur la route y menant depuis le Nord de Huesca fut noté le premier Milan noir (Milvus migrans) du séjour. Au soleil couchant, guêpiers, martinets noir (Apus apus) et à ventre blanc (Apus melba) nous survolaient. Le bruant proyer était toujours omniprésent.

Au lever du jour, c’est le chant de la fauvette orphée qui retentit à proximité, puis celui des fauvettes mélanocéphales. Huppe fasciée et guêpiers ont animé la matinée, tandis que par dizaines cerclaient les vautours fauves. Nous nous apprêtons à entrer dans le Parc en direction de l’Embalse de Vadiello.

Une nouvelle espèce pour moi, et dont on ne peut pas penser qu’elle ne présente pas ici un pattern sauvage : le pigeon biset * (Columba livia). Plusieurs individus, au vol acrobatique au bord des parois, se laissent observer, de même que posés. Un adulte de vautour percnoptère passe à proximité et va se poser dans une anfractuosité…. Nid probable !

Un arrêt pour le déjeuner, avant la série de trois petits tunnels successifs, nous permet de revoir un percnoptère, apparemment soucieux de défendre son territoire face à un… gypaète barbu (Gypaetus barbatus). Les deux espèces dans le champ des jumelles, c’est ce que permet ce site grandiose de la Sierra de Guara !

Gypaète barbu (adulte)

Un monticole bleu chante dans les rochers qui nous surplombent et se laisse observer.

  1. Piracès

Cirque, sur les hauteurs de Piracès

Direction Piracès, au Sud de Huesca, via la petite route A 1210 passant par Lalueza en direction de Sarinena, longeant le Rio Flumen. C’est là que nous voyons nos premiers (d’une longue série…) nids de cigognes blanches (Ciconia ciconia), dont plusieurs avec des juvéniles.

Cigognes blanches au nid

Le site de Piracès, avec son cirque, ses rochers, ses oliviers, donne une touche vraiment méditerranéenne. C’est d’ailleurs là qu’est noté notre premier Traquet oreillard (Oenanthe hispanica), suivi d’un second, le cochevis de Thékla (Galerida theklae) semblant remplacer le huppé. Un pipit rousseline (Anthus campestris) vient ajouter à l’ambiance méridionale.

Traquet oreillard

C’est de Piracès (le village vaut le détour également) que nous gagnons notre étape suivante : Los Monegros, aux confins des provinces de Huesca et Saragosse, via Sariñena (A 131) puis A 230 en direction de Bujaraloz.

La plaine traversée possède un riche réseau hydrographique (Rio Guatizalema, Cinca, Rio et canal del Flumen, Rio Alcanadre…) et les efforts d’arrosage pour la culture étaient impressionnants.

Ceci explique le nombre assez important de cigognes blanches observées, et à noter également plusieurs busards des roseaux (Circus aeruginosus), mâles, femelles et immatures. Un plan d’eau important, « La Laguna », bien noté sur la carte, concentrait sur ses bords nids de cigognes, hérons cendrés (Ardea cinerea), cisticoles des joncs et guêpiers.

En fin de journée, nous sommes arrivés au cœur de Los Monegros, le paysage devenant plus sec.

 

  1. Los Monegros (Provinces de Huesca & Saragosse)

Toujours plus au sud, et à mi-chemin entre les villes de Saragosse à l’Ouest et Lérida à l’Est, los Monegros est aujourd’hui une zone de steppes bien spécifique, circonscrite à une trentaine de communes, Bujaraloz en marquant la limite méridionale. La zone est donc à cheval sur les provinces de Huesca et Saragosse.

Autrefois « monts noirs » (Monegros) plantés de conifères, ces paysages présentent aujourd’hui une végétation rase. Ces steppes semi-désertiques, à l’image des célèbres Bardenas Reales du Sud Navarre, sont très « sollicitées » pour être cultivables, à grands renforts de tuyaux d’arrosage, faisant alterner zones « vertes » et zones sèches.... Ces dernières sont ponctuées d’impressionnantes lagunes salées, présentant des plantes halophiles (salicorne, obione…). Jadis, la saliculture y était pratiquée (Laguna La Playa). Peu connus (tant mieux), ces vastes paysages offrent de nombreuses pistes les traversant. On y trouve quelques fermes en pierres abandonnées, traduisant une ancienne activité pastorale.

Vieille maison en pierre habitée par la chouette chevêche

Entre Pallaruella de Monegros et Castejon de Monegros (A 230), nous avons bifurqué vers Valfarta par une petite route partant sur la gauche (A 2231). L’ambiance devient toute autre, avec de vastes étendues sèches et d’anciennes cabanes de berger en pierres, l’une d’elle étant occupée par une chouette chevêche (Athena noctua). C’est là que nous noterons notre premier (et étonnamment unique du séjour) busard cendré (Circus pygargus), bien moins représenté que celui des roseaux ! Une pie-grièche méridionale (Lanius meridionalis) se laisse observer sur un tas de pierres. Un arrêt près d’une grande bergerie abandonnée nous permet d’entendre et de (bien) observer les alouettes que l’on attendait dans ce type de milieu : plusieurs a. calendrelles (Calandrella brachydactyla) et ma première alouette pispolette*  (Alaudala rufescens), en vol et posée. Nous avons passé la soirée et la nuit dans un petit chemin, à proximité d’une bergerie abandonnée avec, au loin, vue sur le haut du clocher de l’église de Valfarta.

La soirée fut animée, de chants d’oiseaux et de vols divers. L’œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) égrenait son chant plaintif, accompagné par la caille des blés. Busards des roseaux et faucons crécerelles recherchaient leur dernière proie de la journée tandis qu’alouettes calandrelles et cochevis (vraisemblablement les deux espèces) animaient le ciel.

Sur la bergerie, craves et choucas des tours (Coloeus monedula) se partageaient différents bâtiments.

A la nuit tombante, 6 faucons se sont perchés dans un arbre assez proche avant de s’éloigner plus au Nord. Ce qui semblait être un pré-dortoir correspond davantage à une attitude de faucons crécerellettes (Falco naumanni), même si la mauvaise luminosité ne permet pas d’être catégorique. Comme pour le busard cendré, leur discrétion voire quasi-absence sera une des surprises du séjour. Un seul sera brièvement vu le lendemain, en vol près de la Laguna La Playa.

Une pie-grièche méridionale chassait à l’affut dans les buissons face à nous, survolée par un milan noir.

Le site, déjà animé en soirée, s’est révélé effervescent le lendemain matin ! Chez les rapaces, deux busards des roseaux et milans noirs chassaient, faisant décoller quelques alouettes, rejoints par un circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus).

Reconnaissables à leur trille caractéristique, et leur taille, ce sont cinq alouettes calandres* (Melanocorypha calandra) qui passent devant nous avant de se poser dans un champ. Certaines laisseront percevoir leur bec puissant et leur quasi collier noir. Alouettes pispolette (une), calandrelles et cochevis poursuivaient leur concert de la veille.

Cailles des blés, guêpiers et, haut dans le ciel, vautours fauves complétaient le tableau.

Plus au Sud, La Laguna La Playa, presque totalement à sec, n’a pas permis d’observation de limicoles par exemple. Il faut dire que la dernière décade de juin n’est pas la période la plus propice…

Laguna La Playa

Un reste de mouton, avec des plumes de vautours à proximité, montrait que « les éboueurs du ciel » avaient fait leur travail. Au bord de la lagune, les deux espèces de traquets ont été notées : t. oreillard et t. motteux (Oenanthe oenanthe). Ce milieu sec et salé semble être apprécié par l’alouette pispolette, puisqu’au moins un chanteur était présent, en compagnie de cochevis huppés.

La zone des salines, bordant l’A 2105, présentait quelques bergeries éparses, où pouvait être observée la huppe fasciée ou la chouette chevêche.

Notre cheminement vers les grandes steppes situées entre Belchite et Quinto nous a amené à franchir l’Ebre.

C’est entre Escatron à l’Est et Quinto à l’Ouest que nous avons longé, par « sauts de puces », ce magnifique fleuve.

L'Ebre, au niveau de Gelsa

Au Nord d’Escarton, le monastère de Rueda, avec sa roue à aubes, vaut le détour. Un chemin permet de gagner les bords du fleuve. On y a noté le héron cendré, pas mal d’aigrettes garzettes (Egretta garzetta), la quatrième espèce d’hirondelle du séjour avec l’h. de rivage (Riparia riparia), la bouscarle de cetti (Cettia cetti), et sur les talus en bordure de l’Ebre, la pie-grièche à tête rousse, le moineau soulcie, toujours et encore. C’est au-dessus de la ville d’Escarton que nous avons vu notre premier aigle botté (Hieraaetus pennatus). Plus en amont, vers Saragosse donc, sur la commune de Gelsa (près de Quinto), les roselières et ilots sont bien présents sur le fleuve. Nous y avons entendu plusieurs rousserolles turdoïdes (Acrocephalus arundinaceus) et observé un héron pourpré (Ardea purpurea). J’avoue, à partir de là, avoir arrêté de compter les cigognes blanches, présentes par dizaines. Une famille de busard des roseaux a également pu être observée.

Ci-dessous : nid de cigognes avec jeunes, sur l'église de Quinto

  1. Steppes entre Quinto et Belchite, Réserve Ornithologique el Planerón (Provinces de Saragosse et Teruel), 23-25 juin.

Cette étape est certainement la plus dépaysante !

Vastes étendues de steppes, plaine ponctuée de buttes sèches, couleurs chatoyantes, sensation désertique et paisible, là se trouve la réserve, propriété de la Société Espagnole d’Ornithologie (SEO).

Les steppes au niveau de la réserve ornithologique "El Planéron"

De Quinto, quittant l’Ebre pour le Sud-Ouest, nous avons pris la N 232 jusqu’à Azaila, première commune sur la route de la province de Teruel. Puis de là, cap à l’Ouest par une petite route, l’A 1307 direction Belchite. Elle traverse un plateau où le nombre d’éoliennes et de panneaux solaires nous a surpris par son importance (surtout les éoliennes). L’impression n’était pas vraiment très positive… C’est d’ailleurs là, environ 11 kms après le carrefour N 232/A 1307, que nous avons vu un vol de trois gangas catas* (Pterocles alchata) dans de très bonnes conditions. Ce seront les seuls du séjour. Et, tant pis pour le suspens, nous n’aurons vu aucune outarde… .

Paysage aux confins des provinces de Saragosse et Teruel, à proximité de Belchite

Heureusement, le paysage grandiose qui allait suivre nous a fait oublier ce passage aux confins des provinces de Saragosse et Teruel où les énergies renouvelables se portent visiblement mieux que certaines espèces.

Arrivés à Belchite, nous avons gagné la Réserve de El Planeron via Codo. Dans les vieux oliviers de part et d’autre de cette route CV306/CP009, guêpiers, huppes, pie-grièche à tête rousse et tourterelles des bois (Streptopelia turtur) pouvaient être vus.

Nous avons passé la nuit près du point d’altitude 309 m sur la carte, à proximité d’une bergerie réhabilité pour… la nidification du Crave à bec rouge (présent). Le Faucon crécerellette, bien qu’indiqué sur le panneau d’information, était absent.

Crave à bec rouge

En revanche, c’était un festival d’alouettes et de rapaces ! Plusieurs alouettes pispolettes (au moins 5 en divers endroits du secteur), calandrelles, cochevis huppés, de Thékhla ont été notés le premier jour.

Les pistes sont nombreuses et laissent l’embarras du choix pour sillonner le secteur de part et d’autre de la route CP 009. La bonne surprise de la journée sera l’observation d’un aigle royal (Aquila chrysaetos), immature, posé sur une butte sèche puis prenant son envol. Le secteur, particulièrement riche en lapins, peut être une explication à sa présence, des falaises abruptes étant susceptibles de l’accueillir à quelques kilomètres de là. A noter aussi, au-dessus d’une dépression plus humide, deux rolliers d’Europe (Coracias garrulus) observés rapidement en vol. Un circaète nous survolera, suivi de peu par un aigle botté, le jabot visiblement plein.

Aigle botté

Habitués à leur manège depuis quelques jours, les alouettes pispolettes et calandrelles sont en effet très actives et leurs chants deviennent familiers et vite différentiables. Le soir, les oedicnèmes criards prennent le relai.

Nous passons la nuit près du panneau dédié au Sirli de Dupont, oiseau emblématique de la Réserve… que nous n’aurons ni vu ni entendu. Sa discrétion n‘est pas qu’une légende… La période n'était peut-être pas la plus propice ?

En revanche, six alouettes calandres nous font le plaisir de passer au-dessus du point du petit-déjeuner.

 

  1. Teruel et Sierra de Albarracin

Teruel sera le point le plus méridional du séjour (à la même latitude que Madrid). De là, nous rejoignons Albarracin avec un arrêt sur l’Embalse del Arquillo de San Blas. C'est ici que nous observerons un traquet rieur (Oenanthe leucura), traversant la petite route en vol devant nous, avant de se poser.

Embalse del Arquillo de San Blas

Nous sommes tombés le jour d’une grande compétition de triathlon, nous empêchant de reprendre la route en sens inverse. Du parking improvisé de la compétition, malgré la fréquentation, nous avons noté un chanteur d’alouette pispolette et une pie-grièche à tête rousse. Les organisateurs, très gentils, nous ont indiqué un chemin de terre carrossable pour rejoindre la route A 1512 au niveau de l’aéroport de Teruel.

L'aéroport de Teruel... au milieux des champs

L’occasion d’observer à nouveau des alouettes calandres (3 à 4), une alouette pispolette et, première mention de la semaine : « notre » bonne vieille alouette des champs (Alauda arvensis) avec deux chanteurs ! Ce fut donc « carton plein » en termes d’alouettes (5 espèces + 2 de cochevis).

Paysage de la province de Teruel

Avant de nous aventurer dans ce chemin, un déjeuner au-dessus de l’Embalse a permis de belles observations : un troisième contact avec la fauvette orphée et le traquet oreillard, puis pipit rousseline, alouette calandrelle, cochevis de thékhla, caille des blés et un circaète avec un reptile dans le bec.

Une grive draine (Turdus viscivorus) décolle devant moi d’un chemin.

Séjour formidable et magnifique ! Un grand merci à Sandrine, pour ce partage si mémorable, à jamais gravé dans la tête et dans le coeur.

En termes de bilan ornitho, la liste suivante reprend les espèces citées ci-dessus. Mention spéciale pour les rapaces (15 espèces – en comptant la chevêche –) et les "alouettes steppiques" … . Les *, indiquent les coches (section suivante).

S ources :

Voyage en grande partie inspiré par le compte-rendu de :

  • E. et B. Veillet (2014), suite à un voyage réalisé en mai 2014 dont on peut trouver le bilan exhaustif ici : cliquez là même si nous avons fait quelques variantes (davantage vers le Sud que l’Ouest).

A consulter également :

Enfin, vous trouverez dans la dernière section de cette synthèse, après la liste partielle des espèces notées, quelques cartes de localisation mais à petite échelle. 

Liste des espèces citées dans le compte-rendu

  • Aigrette garzette
  • Héron cendré
  • Héron pourpré : 1 sur les bords de l’Ebre en aval de Quinto (Gelsa)
  • Cigogne blanche : commune.
  • Gypaète barbu : 1 ad. dans la Sierra de Guara
  • Vautour fauve : commun
  • Vautour percnoptère : au moins une demi-douzaine en 3 sites : Mallos de Riglos (3), Sierra de Guara (1 à 2-3) et 1 province de Teruel, entre Cortes de Aragon et La Hoz de la Vieja (bord de l’A 222)
  • Aigle Royal : 1 immature, Réserve El Planéron (entre Belchite et Quinto)
  • Aigle botté : 2, phases claires (Escatron et El Planéron)
  • Circaète Jean-le-Blanc : 4 ind. minimum
  • Milan royal
  • Milan noir
  • Busard des roseaux : bien répandu
  • Busard cendré : 1 seul (Los Monegros)
  • Buse variable (non mentionnée ci-dessus mais plusieurs individus notés)
  • Faucon crécerelle
  • Faucon crécerellette : 1 seul (Laguna la Playa)
  • Faucon pèlerin : 1 (Mallos de Riglos)
  • Caille des blés 
  • Œdicnème criard : noté sur les sites de Los Monegros et El Planéron
  • Ganga cata* : 3 adultes entre Belchite et Azaila
  • Pigeon biset* : Sierra de Guara (assez nombreux par endroits)
  • Tourterelle des bois
  • Chouette chevêche : 2, dans les zones de vieilles bergeries (steppes)
  • Engoulevent d’Europe : chant (Mallos de Riglos)
  • Martinet à ventre blanc
  • Martinet noir
  • Huppe fasciée
  • Guêpier d’Europe : assez commun
  • Rollier d’Europe : 2 (Réserve El Planéron)
  • Cochevis huppé
  • Cochevis de Thékla
  • Alouette des champs
  • Alouette lulu
  • Alouette calandrelle
  • Alouette pispolette* : bien représentée dans les zones de steppes et même au-delà (ex. entre Teruel et Albarracin)
  • Alouette calandre* : en 3 sites (près de l’aéroport de Teruel, Los Monegros et El Planéron) pour une quinzaine d’individus environ
  • Hirondelle rustique
  • Hirondelle de fenêtre
  • Hirondelle de rivage
  • Hirondelle de rochers
  • Pipit rousseline
  • Traquet oreillard : noté sur 3 sites (Piracès, Laguna La Playa et Embalse del Arquillo de San Blas)
  • Traquet motteux 
  • Traquet rieur : 1 entre le village de San Blas et l’Embalse du même nom (province de Teruel)
  • Monticole bleu : 2 (Château de Loarre & Sierra de Guara)
  • Grive draine
  • Fauvette orphée* : notée en 3 sites : Mallos de Riglos (bien vue) et Sierra de Guara (province de Huesca) + Embalse de San Blas (province de Teruel)
  • Fauvette mélanocéphale
  • Cisticole des joncs
  • Rousserolle turdoide : roselières en bord de l'Ebre (près de Gelsa)
  • Hypolais polyglotte
  • Pouillot de Bonelli
  • Gobemouche gris (non indiqué ci-dessus mais vu, notamment dans la vallée de l’Ebre)
  • Pie-grièche à tête rousse : relativement bien représentée
  • Pie-grièche méridionale : 2 (Los Monegros)
  • Choucas des tours
  • Crave à bec rouge
  • Grand corbeau
  • Moineau soulcie : nombreuses observations, bien répandu (pierres de parois ou de vieilles bâtisses)
  • Bruant zizi
  • Bruant proyer : commun

Secteurs I. a et I. b du séjour

 

 

Secteur II a. : Sierra de Guara et ses Embalses

 

 

Le secteur III. : Los Monegros, au Nord de Bujaraloz et dans les environs de Valfarta

 

 

Secteur III. au nord de l'Ebre, avec la Laguna La Playa, ancienne saline

 

 

Secteur IV. : entre Codo et Quinto, les steppes et la Réserve ornithologique de la SEO/BirdLife (El Planéron)

 

 

Dernier secteur (V.) : Teruel, et ses environs, et, vers l'Ouest, Albarracin

Publié dans méditerranée

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E
Bonjour. Vécu la même mésaventure au Costa-Rica lors d'un voyage ornitho!. Quel était le type d'appareil Sony?
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V
Bonjour Eric. J'ai acheté il y a 6 ans ce Sony Cyber-Shot DSC-HX400V. Il semble que le pb. soit fréquent sur ce type d'appareil.
S
Bonjour, Bravo pour votre voyage et merci pour votre récit. Pour votre information, je suis dans la même situation que vous : photographie animalière et...panne E:62:10 sur mon appareil. Il y a cependant une manoeuvre de contournement qui permet de restaurer temporairement le fonctionnement du stabilisateur, voyez https://youtu.be/MdpId6ezjAQ. La panne est due à la rupture du flexible reliant la carte mère aux senseurs Hall, c'est un problème récurrent sur les modèles DSC-HX. Vous trouverez plus d'informations sur le site http://sony-e-62-10.atspace.cc/.
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V
Merci pour votre message. C'est effectivement un DSC-HX que j'ai. 6 ans cette année... Je vais suivre vos conseils. Bien à vous.